Objection de conscience
Mon métier me manque......beaucoup.
Mon métier est de soigner et soulager les malades....je suis (et resterai infirmière).
J'ai eu la grande joie d'exercer ce métier auprès des femmes, femmes de tous âges, de toutes situations, de toutes opinions, de toutes religions.
En effet mon premier poste; choisi au départ car je le pensais simple: infirmière en maternité, c'était transformé en poste en Maternité mais aussi avec de la Gynécologie et de l'Obstétrique: un gros service de 70 lits qui faisait également partie d'un gros centre de FIV.
Il m'a fallu beaucoup de questions, de recherches, mais également de diplomatie pour savoir quels gestes je m'autorisais et quels gestes je m'interdisais. Ensuite, il fallut l'expliquer aux collègues, un peu jongler avec l'organisation de chacune mais finalement ça se passa très bien. Les discutions entre collègues furent même très intéressantes et le respect de chacune soudait cette équipe.
Le fait de refuser certains gestes n'entrainait nullement un mépris des personnes: j'ai expérimenté la condamnation d'un acte tout en continuant à respecter la personne qui le faisait......soulageant sa douleur, parfois séchant ses larmes, parfois encaissant sa colère mais toujours présente comme avec tous "mes" malades.
Refuser certains actes n'a pas fait de moi la moitié d'une infirmière, bien au contraire car j'ai du approfondir les raisons de ma vocation et elle s'en est trouvée renforcée dans mes gestes et mes attitudes de soins.
Tout ceci j'ai pu le faire car la loi me considérait comme une citoyenne à part entière, une citoyenne de conviction, et que cette même loi respectait ma conscience et respectait mon choix de ne pas participer à des actes qui, pour moi, attentaient à la vie.
Or cette loi est en danger, c'est pourquoi je répercute l'appel de L'Alliance pour les Droits de la Vie.